Un récent rapport de la Direction générale des entreprises (DGE) soulève des préoccupations majeures concernant l’efficacité des biocarburants dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre au sein du secteur des transports routiers. Alors que ces carburants ont longtemps été présentés comme une alternative viable aux combustibles fossiles, des analyses récentes montrent que leur impact environnemental pourrait être plus limité que prévu.
L’UE et les biocarburants : une remise en question de la durabilité
Les biocarburants, notamment le B100 et le HVO, sont étudiés dans le cadre des politiques de décarbonation de l’UE. Cependant, les conclusions du rapport de la DGE révèlent que ces solutions n’ont « aucun potentiel décarbonant significatif à l’échappement ou sur le cycle de vie ». En se basant sur le rapport, il est désormais clair que l’électrique à batteries émerge comme la seule alternative efficace à court et moyen terme.
Un panorama des alternatives au diesel
Le rapport de la DGE compare plusieurs technologies alternatives pour le transport routier de marchandises. Parmi les critères examinés figurent l’impact environnemental, les aspects économiques et la souveraineté. La synthèse met en évidence :
- Électrique à batteries : constitue la seule option avec un fort intérêt environnemental.
- B100 et HVO : peu performants sur le terrain des émissions.
- GNV : performances décevantes avec des fuites de méthane signifiées.
Impact environnemental des biocarburants
Le rapport attire l’attention sur plusieurs préoccupations écologiques liées aux biocarburants, notamment :
- Changement d’affectation des sols.
- Déforestation liée aux biocarburants liquides de première génération.
- Fuites de méthane dans la chaîne de valeur gazière.
Ces éléments confirment que les biocarburants pourraient nuire à la biodiversité tout en n’apportant pas les bénéfices escomptés en matière de réduction des émissions.
Le rôle de l’électrique dans la transition énergétique
Les résultats du rapport illustrent que l’électrique à batteries présente des bénéfices tangibles en matière de réduction de gaz à effet de serre, allant de 70 à 90 % dans le cas d’un mix électrique décarboné. Ces chiffres plaident en faveur d’une transition accélérée vers cette technologie.
Technologie | Réduction GES (%) | Coût relatif |
---|---|---|
Électrique à batteries | 70-90 | Surcoût réduit |
B100 | Aucun | Proche du diesel |
HVO | Aucun | Proche du diesel |
Surcoûts et souveraineté industrielle
En termes de souveraineté, l’électrique à batteries semble être la solution la plus favorable pour l’industrie française. En 2024, plus de 80 % des poids lourds électriques immatriculés en France ont été assemblés sur le territoire, contrastant avec des taux beaucoup plus faibles pour le diesel et les biocarburants.
- Électricité : 100 % produite localement.
- HVO : 90 % importé, dont 60 % hors de l’UE.
- GNV : 97 % importé.
Les limites des biocarburants
Les analyses indiquent que les niveaux d’émissions du HVO et du B100 sont comparables à ceux du diesel, remettant en question leur efficacité dans la lutte contre le changement climatique. En outre, les impacts environnementaux sur la biodiversité ne doivent pas être sous-estimés. Les acteurs du secteur, tels que TotalEnergies et Air Liquide, doivent réévaluer leurs engagements envers ces énergies.
Conclusion : un appel à la réflexion
Les résultats du rapport de la DGE, soutenus par des études complémentaires de l’IFP Énergies Nouvelles, soulignent la nécessité de réorienter les investissements vers des technologies plus durables et véritablement efficaces. Une coopération entre industries, comme ceux d’Alstom et de BASF, pourrait ouvrir la voie à un avenir énergétique plus cohérent avec les objectifs environnementaux.
Source: journaldupoidslourd.com