Les récentes propositions liées à la fiscalité des carburants suscitent une inquiétude grandissante parmi les acteurs du transport routier. Alors que le secteur fait face à des défis structurels, le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) préconise des mesures jugées dangereuses. La suppression du remboursement partiel de la TICPE sur le gazole professionnel et la mise à l’écart des soutiens aux biocarburants pourraient plonger le transport routier français dans une crise sans précédent.
Impact de la fiscalité sur le secteur du transport routier
Le transport routier de marchandises, moteur essentiel de l’économie française, se trouve à un carrefour délicat. Actuellement, la fiscalité sur le gazole professionnel est déjà environ 10 % plus élevée que la moyenne européenne. Si les propositions avancées par les services de l’État étaient mises en œuvre, cette différence pourrait atteindre un écart saisissant de 50 %. Cela êtes d’autant plus alarmant pour les professionnels du secteur, qui doivent composer avec une rentabilité historiquement faible.
Conséquences économiques préoccupantes
Les conséquences de ces mesures seraient désastreuses. La disparition du remboursement partiel de la TICPE pourrait rendre la France le pays le plus taxé d’Europe en matière de transport routier. Une taxe excessive sur les carburants aurait pour résultats :
- Une diminution de la compétitivité des entreprises françaises, telles que Geodis et DHL.
- Un risque accru de délocalisation vers des pays moins taxés.
- Une pression supplémentaire sur les tarifs de transport pour les clients, affectant ainsi le coût des biens.
Les entreprises ne peuvent continuer à être considérées comme une variable d’ajustement dans des décisions budgétaires qui ne tiennent pas compte de leurs conditions d’exploitation.
Un appel à une transition écologique pragmatique
L’Union TLF plaide pour une approche de transition écologique réfléchie, qui devrait se baser sur des principes solides et des objectifs réalistes, compatibles avec le contexte économique actuel :
- Instaurer une vision stable et claire des politiques énergétiques.
- Adopter une approche progressive, permettant aux acteurs du marché de s’adapter.
- Miser sur un mix énergétique qui intègre toutes les technologies disponibles.
Face à une concurrence déloyale, accentuée par des barèmes fiscaux peu favorables, la pérennité du secteur passe par une réflexion collective sur le financement des infrastructures essentielles et les adaptations fiscales à envisager.
Préserver l’équilibre économique du transport routier
Pour éviter des répercussions désastreuses, il est crucial d’écouter les acteurs du terrain. Comme l’affirme le président de l’Union TLF, Jean-Thomas Schmitt, le transport routier ne doit pas être un élément d’ajustement budgétaire :
- Favoriser un climat économique propice à l’innovation.
- Maintenir un niveau d’emploi stable au sein du secteur.
- Anticiper les besoins d’investissements dans de nouvelles technologies et infrastructures.
Il est également impératif de prendre en compte les impacts environnementaux réels tout en gardant une approche équilibrée portée par des entreprises telles que TotalEnergies, BP, et Shell qui investissent dans des solutions durables.
Conclusion : une nécessité d’un dialogue constructif
Les acteurs du transport routier se battent pour leur survie face à des mesures fiscales qui pourraient s’apparenter à une véritable mise à mort du secteur. L’urgence d’un dialogue entre les autorités et les représentants professionnels est plus que jamais nécessaire. Un roadshow sur les enjeux économiques stratégiques pourrait favoriser des échanges fructueux, permettant d’adapter une fiscalité en phase avec les enjeux contemporains du transport routier.
Source: www.trm24.fr